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Les bonnes idées constituent le moteur de l’innovation, du progrès et du succès durable d’une entreprise. Elles permettent à une société de rester pertinente et de s’affirmer à long terme dans un environnement en constante mutation.

La question qui se pose: comment développer des idées innovantes de façon ciblée? En principe, plus de personnes contribuent, plus d’idées nouvelles voient le jour. Cependant, la clé d’une quête d’idées réside également dans la créativité. Comme nous le savons tous, celle-ci ne vient pas automatiquement. Par ailleurs, les bonnes idées ne doivent pas seulement convaincre en théorie, elles doivent également faire leurs preuves dans la pratique.

Stretch goals

Les équipes ont tendance à aborder la recherche de solutions de façon incrémentielle, soit par étapes. Les stretch goals constituent des objectifs volontairement ambitieux. L’élargissement délibéré de la définition du problème crée les bases nécessaires permettant de développer des solutions innovantes et en partie plus radicales – et, par conséquent, de nouvelles façons d’aborder la résolution des problèmes. La technique de créativité des stretch goals distingue l’élargissement vertical et l’élargissement horizontal. L’élargissement vertical consiste à définir de nouveaux objectifs pour des produits, services ou processus existants. Pour un constructeur automobile, l’objectif pourrait notamment résider dans l’extension de l’autonomie d’un véhicule électrique de 300 à 1000 km. L’élargissement horizontal consiste à formuler des produits, des services ou des processus entièrement inédits, pouvant impliquer de nouveaux marchés cibles ou de nouvelles conditions cadres. Pour ce dernier exemple, la mise en place d’un système d’accumulateur en réseau pour l’ensemble des véhicules électriques de ce constructeur serait envisageable.

Diagramme de causes et effets

Le diagramme de causes et effets, également connu sous le nom de diagramme d’Ishikawa ou de diagramme en arête de poisson, constitue une technique de créativité discursive qui aide à identifier les causes d’un problème spécifique ou d’un écart et à les illustrer de façon imagée. La création d’un diagramme de causes et effets représente généralement un processus collaboratif lors duquel on discute et on recueille des idées en équipe. Cette démarche permet d’obtenir une vue d’ensemble structurée des éventuelles causes d’un problème et de générer des solutions systématiques.

Dans un premier temps, il s’agit de désigner le problème principal à analyser. Il est noté à la «tête» du poisson, soit à l’extrémité droite. Par la suite, on formule les causes principales, soit les grandes catégories auxquelles les éventuelles causes pourraient être imputables. Ces causes principales forment «l’arête centrale» du poisson. Pour chaque cause principale, des causes plus spécifiques sont identifiées et dessinées sous forme de «petites arêtes» qui se détachent de l’arête centrale. Cette technique permet aux équipes de réfléchir systématiquement aux causes potentielles et de les analyser de manière plus approfondie.

Carte d’empathie

Les entreprises doivent connaître les besoins de leur groupe cible – plus ils sont précis, mieux c’est. Il s’agit de la seule manière de développer des solutions aux problèmes et besoins réels. La carte d’empathie constitue une technique de créativité permettant de mieux comprendre sa clientèle et de l’intégrer dans l’orientation de l’entreprise. Dans l’intervalle, il existe plusieurs variantes de la carte d’empathie. Souvent, le point de vue du client est recensé en fonction des aspects suivants: voir, entendre, penser et ressentir. Pour commencer, il s’agit de déterminer dans quel contexte la personne au sein du groupe cible doit être considérée. Dessiner de préférence la carte d’empathie en grand sur un carnet collectif, par exemple un tableau blanc ou un flipchart. Tous les membres de l’équipe peuvent alors rassembler des aspects, des pensées et des idées et les placer sur la carte, par exemple au moyen de Post-it, afin d’en discuter ultérieurement. Pour terminer, tous les risques et avantages – pains et gains – sont résumés sous la carte d’empathie à proprement parler.

Méthode 6-3-5

La méthode 6-3-5 relève du brainwriting qui, contrairement au brainstorming, s’effectue par écrit. Cette technique de créativité intuitive se prête à la première phase du processus créatif. Cette méthode particulière de brainstorming, destinée à collecter des idées, se déroule sans évaluation. Le nom de cette technique est dérivé de ses trois caractéristiques clés: six participants reçoivent chacun une feuille sur laquelle ils notent trois idées et se passent ensuite les feuilles cinq fois de suite. Lors du premier tour, chaque participant note trois idées au maximum sur la ligne supérieure, dans un délai prédéfini. Après chaque tour, les feuilles tournent dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à ce qu’elles se retrouvent devant leur propriétaire initial. Lors de chaque tour, trois nouvelles idées ou idées complémentaires sont notées sur la ligne suivante. Avantages de cette technique: un nombre relativement élevé d’idées peut être obtenu en peu de temps. En outre, elle permet d’éviter les biais pouvant apparaître lors d’un brainstorming conventionnel, notamment le biais de confirmation – soit le fait d’acquiescer sans avoir réfléchi soi-même. Étant donné que les résultats de cette technique de créativité intuitive présentent un degré de détail au demeurant faible, ils font souvent office de point de départ à des fins de développement par d’autres méthodes de design thinking.

Six chapeaux de réflexion

La méthode des «six chapeaux de réflexion» se réfère à une technique de créativité qui vise à structurer et à simplifier le processus de réflexion au sein d’une discussion de groupe. Chaque «chapeau» représente un raisonnement spécifique. En se coiffant symboliquement de plusieurs chapeaux, les participants se glissent dans divers rôles, peuvent changer de perspective et considérer différents aspects d’un problème ou d’une idée. On distingue communément les chapeaux suivants, chacun traduisant une nouvelle perspective:

1. Chapeau blanc: recueille et présente des faits objectifs, des chiffres et des informations. 2. Chapeau rouge: il s’agit ici d’intuition, de sentiments et d’opinions sans justification. 3. Chapeau noir: considère les choses de manière critique, vigilante et défensive, se concentre sur les problèmes ou les risques potentiels. 4. Chapeau jaune: souligne les avantages et les aspects positifs, recherche les opportunités et les bénéfices. 5. Chapeau vert: cet outil de la pensée créative favorise la génération de nouvelles idées, alternatives, possibilités et hypothèses. 6. Chapeau bleu: supervise et organise la réflexion, définit l’ordre du jour et résume les résultats.

L’idée sur laquelle se fondent les six chapeaux de réflexion est à la fois simple et efficace: tous les participants portent le même chapeau pendant un certain temps et adoptent parallèlement un certain raisonnement.

Wireframes

Les wireframes sont des représentations schématiques d’un site Web ou d’une app permettant d’en visualiser la structure de base sans aborder en détail les éléments de design. Ils servent de modèle au design ultérieur et contribuent à planifier le guidage des utilisateurs ainsi que le positionnement des éléments. Les wireframes peuvent être dessinés sur papier ou créés à l’aide d’outils logiciels spécifiques.

L’élaboration de wireframes suit généralement les étapes suivantes: 1. Définition de l’objectif: clarifiez l’objectif principal de la page ou de l’app ainsi que les informations ou actions les plus importantes pour les utilisateurs. 2. Recherche et collecte de données: rassemblez des contenus et réfléchissez aux éléments requis sur la page. 3. Croquis sommaires: sur une feuille de papier, dessinez de premières ébauches afin de vous faire une idée de la structure de la mise en page. 4. Demande de feed-back: présentez le wireframe aux membres de l’équipe, aux parties prenantes ou aux utilisateurs potentiels afin d’obtenir un retour sur la mise en page, le guidage des utilisateurs et le placement des éléments. 5. Itération: retravaillez le wireframe en fonction du feed-back. 6. Affinage: une fois la structure grossière définie, vous pouvez ajouter plus de détails, de couleurs et de graphiques dans des maquettes ou des prototypes présentant une meilleure résolution.

Prototypage du modèle économique (business model canvas)

Les prototypes de modèles économiques permettent de mettre en évidence les relations entre plusieurs parties prenantes telles que la clientèle, les fournisseurs ou les fabricants. L’objectif étant d’améliorer la compréhension des différentes relations, des facteurs de motivation et des fonctions. Le business model canvas s’est établi comme un quasi-standard. Il constitue un modèle de gestion stratégique et de «lean startup» destiné au développement de nouveaux modèles commerciaux ou la documentation de modèles existants. Il s’agit d’un graphique contenant des éléments décrivant divers aspects d’une entreprise ou d’un produit. Le canvas se compose de neuf composants qui représentent la base d’une entreprise. Ces éléments sont illustrés sur une grande feuille ou un tableau et mis en relation les uns avec les autres. Les neuf composants sont les suivants:

1. Segments clients (customer segments): pour qui la valeur est-elle créée et qui sont les clientes et clients les plus importants?
2. Propositions de valeur (value propositions): quelle valeur est fournie à quel groupe de clients?
3. Canaux de communication, de distribution et de vente (channels): via quels canaux nos propositions de valeur atteignent-elles la clientèle?
4. Relations clients (customer relationships): quelle est la nature des relations avec les segments clients?
5. Sources de revenus (revenue streams): pour quelles raisons la clientèle est-elle réellement disposée à payer et de quelle façon l’offre est-elle monétisée?
6. Ressources clés (key resources): de quelles ressources le modèle économique est-il tributaire pour fonctionner?
7. Activités clés (key activities): de quelles activités clés les entreprises doivent-elles se charger afin de garantir la mise en œuvre fructueuse du modèle commercial?
8. Partenaires clés (key partners): quels sont les partenaires et fournisseurs clés qui doivent être impliqués dans la mise en œuvre du modèle commercial?
9. Structure des coûts (cost structure): Quels sont les principaux coûts découlant du modèle économique?

Le business model canvas est particulièrement utile, puisqu’il offre une possibilité simple et claire de visualiser un modèle commercial sur une page. De quoi simplifier la compréhension commune, la discussion, l’itération et l’adaptation du modèle économique. Le concept a été présenté par Alexander Osterwalder dans son ouvrage «Business Model Generation» et s’est établi comme un outil standard pour les start-up et les entreprises dans le monde entier.

Les techniques de créativité décrites ci-dessus constituent d’excellentes méthodes pour stimuler la recherche d’idées et la créativité au sein des équipes et les renforcer de façon ciblée dans le cadre d’ateliers ou de groupes de travail. Cependant, même la technique de créativité la plus performante n’est d’aucune utilité en l’absence des bases et des conditions cadres nécessaires à l’amélioration générale de la créativité au sein des équipes. Voici neuf conseils permettant de stimuler l’esprit créatif dans l’entreprise:

1. Environnement de travail ouvert: créez des espaces ouverts qui favorisent l’échange entre les collaborateurs. Les espaces de travail flexibles peuvent contribuer à l’épanouissement créatif.
2. Temps pour la créativité: permettez des pauses régulières pour des séances de créativité ou fixez des créneaux dédiés à la pensée libre, durant lesquels les collaborateurs peuvent travailler sur leurs propres idées.
3. Valorisation de la diversité: la diversité dans les équipes peut faire naître des perspectives différentes et, par conséquent, des idées nouvelles et créatives.
4. Culture de l’erreur et de l’apprentissage: considérez les erreurs comme des opportunités d’apprentissage et non pas comme des échecs. De quoi favoriser la propension au risque et l’expérimentation de nouvelles idées.
5. Formations continues: proposez des ateliers et des formations enseignant la pensée créative, la capacité à résoudre des problèmes ou des compétences similaires.
6. Environnement inspirant: décorez les bureaux en y présentant de l’art, des plantes ou d’autres éléments inspirants. Une ambiance attrayante peut accroître la créativité.
7. Réflexion en dehors du bureau: organisez des sorties d’équipe ou des retraites dans des environnements inédits, afin d’élargir les horizons et d’acquérir de nouvelles perspectives.
8. Recours à la technologie: utilisez des outils logiciels créatifs ou des apps qui facilitent la visualisation et la gestion des idées et contribuent ainsi à l’efficacité du processus d’innovation.
9. Culture du feed-back: établissez une culture des retours ouverts assurant le partage des idées et leur discussion constructive.

Vous trouverez ici d’autres conseils pour établir une culture d’entreprise encourageant l’innovation et la créativité de votre personnel.